L’année 2020 a été sombre pour le secteur de la finance. Pour imager ce fait, prenons l’exemple de Natixis qui a payé les frais avec trois trimestres de pertes successifs. La BPCE a donc décidé de se retirer de la bourse en misant sur une OPR ou offre publique de retrait. Il s’agit de l’actualité financière du moment puisque le projet rencontre quelques écueils.
Pourquoi le groupe BPCE rachète sa filiale ?
Le cours de Natixis a chuté de 29,5 % durant l’année 2020. Il est possible de mentionner deux raisons à cette dégringolade. D’une part, la crise sanitaire a impacté les activités liées aux actions trading. Et d’autre part, le coût de risque a fait l’objet d’une hausse.
Il faut savoir que la situation de l’entreprise s’est améliorée depuis le début de l’année. Selon les estimations, la reprise était de 32,6 %. De son côté, la direction du groupe BPCE n’a pas été convaincue par cette relance. La société mère a donc changé de stratégie en souhaitant devenir la première banque non cotée d’Europe.
Pour rappel, l’introduction en bourse de la banque spécialisée en gestion d’actifs a eu lieu en 2006, elle avait fait la une de l’actualité financière. A l’époque, le prix d’une action coûtait 19,55€ aux investisseurs. Pour réussir son plan, BPCE compte racheter les 15 % d’actions restantes afin de se conformer aux règles de l’OPR. En détenant 100 % des actions, elle pourrait ensuite s’extraire du marché boursier de Paris. Elle pourrait aussi s’extirper du contrôle de l’Autorité des Marchés Financiers.
Quels sont les blocages rencontrés ?
L’affaire devient délicate avec les actionnaires minoritaires. D’après une annonce au 9 février 2021, leurs titres seront rachetés à un prix de 4€ l’action. La somme est déclarée trop faible, bien trop éloignée des 19,55€ de l’année 2006. À l’heure actuelle, le groupe BPCE campe sur le montant initial annoncé malgré la grogne de certains détenteurs de titres.
Pour acquérir les actions encore en circulation, le groupe BPCE avait jusqu’au 1er juillet 2021. Finalement, la date limite a été repoussée au 9 juillet. Si les actionnaires ne vendaient pas de leur gré, l’OPR pourrait se transformer en offre publique de retrait obligatoire. Là encore, l’AMF est chargée d’encadrer toutes les conditions entourant cet acte.
En pratique, la stratégie n’est pas autorisée sauf si l’action en circulation subsistante était inférieure à 5%. En date du 1er juillet, l’action acquise était de 86,66 %. Cela signifie que le quota est encore loin d’être atteint.